Architectures mobiles

La Cie Les Choses de rien poursuit sa recherche d’un langage artistique original où la question du mouvement vient interroger celle de l’espace. 

Que ce soit par la particularité scénographique du chapiteau comme dans Le Phare, Le Silo, ou Il Kiosko que ce soit sur scène dans Les Fuyantes où La Monade suspendue par 80 poulies vient déformer nos perceptions, dans l’appartement témoin high-tech de Bull, dans les cartes blanches de Parcours Insolites, dans les décors abandonnés des 10 films de Mouvinsitu, dans Il Kiosko ou dans le Panopticum Anatomique qui accueilleront sa prochaine création, il s’agit toujours d’une expérience immersive à part entière qui consiste à rentrer à la fois dans l’espace et les idées que porte Boris Gibé, associés à l’écriture de ses spectacles. 

L’architecture est pour lui, un médium qui lui permet de négocier aux espaces pleins, réels ou imaginaires, les volumes vides qu’il pourra ensuite explorer. Il choisit ainsi des contraintes, des densités, des contours, des appuis, des accroches et des lignes de fuites, comme le peintre choisirait son support, son format et sa matière ; non pas avant, mais après d’avoir eux l’intuition qui le guidera jusqu’à l’aboutissement de son œuvre.

Il s’agit finalement aussi d’une démarche très circassienne qui partage la relation d’un corps dialoguant intimement avec un objet. L’architecture qui est considérée chez Boris tantôt comme un agrès, tantôt comme un partenaire qui propose une conjugaison, une altérité entre l’arpenteur et l’espace construit.

Si ses scénographies questionnent souvent un rapport perceptif particulier qui influence l’expérience sensitive proposée, elles mettent aussi en jeu l’influence que porte le contexte sur les situations, les relations et la construction de nos identités.